Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/500

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être défendu avec succès contre toutes les forces de l’ennemi. Toutefois le découragement s’était tellement emparé des Anglais, qu’ils n’osèrent pas demeurer en ce lieu, et deux jours après furent prendre position sous le canon même de Tritchinopoly. Les Français s’emparèrent aussitôt de la pagode, et peu après du fort de Corladdy, jusque là demeuré fidèle au nabob.

La régence de Madras voyait avec effroi les progrès de Chunda-Saheb ; comme il arriva quelques renforts d’Europe, le gouverneur Saunders dirigea un détachement de 380 hommes sur Verdachelum, forteresse appartenant à Mahomet-Ali, en ce moment assiégée par l’ennemi. Pigot, conseiller de la régence, à défaut d’officiers à qui le gouverneur osât la confier, fut chargé de cette expédition ; il arriva de nuit près de Verdachelum, attaqua et dispersa les assiégeants, puis se dirigea sur Tritchinopoly, qu’il atteignit heureusement. Au milieu du mois de juillet, un nouveau renfort fut encore envoyé à la même destination. Tritchinopoly se trouvait assez bien fortifiée pour être en mesure de soutenir un long siège ; elle était entourée de deux murailles : la première de dix-huit pieds de haut et de cinq d’épaisseur, environnée d’un fossé d’une largeur de trente pieds ; la seconde haute de trente pieds, et appuyée à un retranchement en pierre ; l’intervalle entre les deux murailles était de vingt-cinq pieds environ. Mais si les fortifications de Tritchinopoly étaient encore en bon état, il n’en était