Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/504

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n’avaient jamais vu le feu, dont quatre étaient des employés civils de la Compagnie récemment passés dans les rangs de l’armée ; toute son artillerie consistait en trois pièces de campagne ; à la vérité deux pièces de 18 le rejoignirent peu de jours après. Ce petit corps partit de Madras le 6 septembre 1752. Une violente tempête ayant éclaté au moment où Clive approcha d’Arcot, cette circonstance lui devint favorable. Les espions de l’ennemi rapportèrent qu’ils avaient vu les Anglais s’avancer à travers la pluie, les éclairs et le tonnerre, sans en paraître effrayés ou incommodés ; la garnison, soit qu’elle demeurât frappée de ce courage qu’elle n’aurait pas eu, soit qu’elle vît dans l’orage lui-même un mauvais présage, évacua le fort sans même songer à le défendre. Les Anglais entrèrent dans la ville ouverte et sans fortification, et s’emparèrent du fort à la vue de 100,000 spectateurs. Le premier soin de Clive fut de se mettre en état de soutenir un siège, en rassemblant dans le fort autant d’approvisionnements qu’il put s’en procurer. L’ennemi, remis de son étonnement et de sa frayeur, ne pouvait manquer de revenir sur ses pas. Chunda-Saheb envoya effectivement un détachement de 4,000 hommes de troupes indigènes et de 150 Européens au secours d’Arcot, sous les ordres de son fils Rayah-Saheb : ils entrèrent et se fortifièrent ; Clive, à la tête de sa petite garnison, les attaqua vigoureusement, les délogea d’une partie des rues où ils s’étaient établis ; mais retirés dans les maisons, ils