Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/506

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

calibre des Anglais furent démontées ; au bout de six jours, il existait déjà aux remparts une brèche de cinquante pieds. Mais les assiégés, au moyen de palissades, construisirent plusieurs autres ouvrages en-deçà de la muraille ; Clive et les officiers sous ses ordres mettaient la main à l’œuvre comme de simples soldats. Clive, tout bloqué qu’il était, trouvait le moyen d’entretenir une correspondance assez suivie avec le fort Saint-David, hâtant l’expédition des renforts qui s’y préparaient. Un détachement de cent Européens et cent Cipayes essaya effectivement de pénétrer jusque dans la place. Attaqué par 2,000 hommes des assiégeants, il se trouva forcé de rétrograder, ce qui laissa aux Anglais peu d’espoir d’être secourus par leurs compatriotes. Une autre ressource se présentait : un corps de 6,000 Mahrattes, commandé par Morari-Row, était campé depuis quelque temps à trente milles d’Arcot ; ces Mahrattes s’étaient d’abord engagés pour servir Mahomet-Ali, mais la retraite de ce dernier et celle des Anglais, le mauvais état de leurs affaires les empêchant de prendre un parti, ils demeurèrent dans l’inaction, attendant les événements. Clive envoya un messager à Morari-Row pour en obtenir du secours. Morari-Row, dans sa réponse, exaltait en termes pompeux le courage et l’habileté déployés par les Anglais dans la défense d’Arcot ; il leur faisait la promesse de ne pas tarder à se joindre à eux. Bonne nouvelle pour Clive ! car la situation de la garnison, par l’absence de vivres,