Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/536

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France et placé sur une estrade élevée, couverte elle-même d’un tapis brodé en velours cramoisi ; à droite et à gauche, mais sur des chaises, une douzaine de ses principaux officiers. À l’entrée de la tente se tenaient sa garde européenne et sa garde indoue. Sa table était toujours servie en vaisselle plate, à trois ou quatre services. Il se plaisait à mêler la pompe asiatique à l’élégance française ; il montait pendant les marches ou les revues un magnifique éléphant, tandis qu’un troupe de poètes et de musiciens le précédait, chantant de vieilles ballades guerrières ou bien les récents exploits des Français[1]. »

Bussy sut se servir habilement, et dans l’intérêt de sa nation, de son influence sur l’esprit du subahdar. Il obtint la cession de quatre provinces importantes : Mustaphanagur, Ellore, Rajamundrum et Chiccaole. Ces possessions, y compris Masulipatam et Condavir, rendaient les Français maîtres des côtes de Coromandel et d’Orissa, sur une étendue de 600 milles, c’est-à-dire depuis Medapilly jusqu’à la pagode de Jagernaut. Du côté de la terre, une chaîne de montagnes couvertes d’impénétrables forêts de bambous, et qui s’étendent dans une direction parallèle au rivage de la mer, dont elles ne sont éloignées en général que de 80 à 90 milles, et dans quelques endroits de 30 seulement, servent de limites et en même

  1. Seer-Mutakhaeen, — V. Malcolm, Vie de Clive.