Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/542

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parvenu à rejoindre l’ennemi, un engagement sanglant eut lieu : 800 Mahrattes resteront sur le champ de bataille, les autres furent dispersés ou faits prisonniers. Parmi ces derniers, le plus grand nombre, tombé aux mains de Monackyee, périt dans d’affreux tourments : les uns furent brûlés, d’autres empalés, d’autres accrochés vivants à des arbres. Les deux corps d’armée anglais et français étaient alors à peu de chose près de force égale ; les Français persistaient néanmoin à ne pas quitter l’île de Seringham. Résolus à ne rien hasarder, ils laissèrent passer pendant long-temps les détachements et les convois qui se rendaient à Tritchinopoly. Mais, dans les premiers jours de février, le major Lawrence en attendait un plus considérable que tous les autres : celui-ci ne se composait pas de moins de 3,000 buffles, et un tiers environ du corps d’armée de Lawrence devait l’escorter. Les Français, résolus de l’attaquer, passèrent la rivière pendant la nuit, et prirent position près de Cootopurah. L’officier qui commandait le détachement ne pensait à aucun danger, quand tout-à-coup on aperçut à l’horizon une nombreuse cavalerie ; il continua sa marche ; mais il n’avait pas fait un quart de mille, qu’il fut assailli de toutes parts par les Mahrattes : sa ligne fut rompue en un instant. Les troupes françaises ne tardèrent pas à arriver ; dès lors les Cipayes jetèrent leurs armes ; chacun ne songea plus qu’à son propre salut. Cette défaite fut la plus sanglante que les