Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/75

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monde nouveau. Elle pénétra sans difficulté dans les mers de l’Inde, et joignit dans le port de Diu la flotte du roi de Camboge, nouvellement brouillé avec les Portugais. Ces derniers, affaiblis par le départ récent d’un grand nombre de leurs vaisseaux combattirent d’abord avec désavantage ; plus tard ; ayant reçu des renforts d’Europe, ils prirent leur revanche ; et les forces combinées de leurs ennemis furent détruites. Alors Albuquerque se décida à aller détruire Suez et brûler les ateliers récemment formés par les Vénitiens ; une décharge générale d’artillerie célébra l’entrée des Portugais dans la mer Rouge : c’étaient les premiers Européens qui jusqu’alors y eussent pénétré de ce côté. Mais en dépit d’une activité infatigable, Albuquerque, contrarié par le temps, ne put parvenir à la réalisation de son plan. Repoussé par les vents, devenu le jouet des tempêtes ; assailli par tous les genres de misere ; il fut réduit à passer quelques mois dans une île déserte, jusqu’à ce que la saison lui eût permis de remettre à la voile et de regagner l’Océan. Le soudan d’Égypte se dégoûtant alors de cette guerre qui le menaçait d’une ruine complète, conclut avec les Portugais un traité qui livrait à ces derniers l’empire de la mer Rouge.

À son arrivée dans l’Inde, Albuquerque s’était présente devant Ormuz. Cette ville servait à cette époque d’entrepôt au commerce de la Perse et des Indes, commerce considérable, car, à cette époque, les Persans expédiaient par les ports de