Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/88

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de 1,600 tonneaux, de 36 canons, et portant 700 hommes d’équipage ; sir John s’en empara après un combat opiniâtre, et l’emmena en Angleterre où n’avait jamais paru de vaisseau de cette dimension. Il était chargé d’épices, de calicot, de soie, d’or, de perles, de drogues diverses, de porcelaine, d’ébène, etc. L’impatience des marchands de Londres de prendre part au commerce du Levant se trouva vivement stimulée par la vue de tant de richesses. À la même époque, un Anglais du nom de Stevens, parti de Lisbonne sur un vaisseau portugais, se rendit à Goa ; il écrivit la relation de son voyage, qui fut lue par toutes les classes de la société avec une grande avidité. Sous l’influence de ces impressions, plusieurs marchands de la cité sollicitèrent du ministère la permission d’envoyer dans l’Inde trois vaisseaux et quelques pinaces. Dans leur mémoire, après avoir énuméré les différents lieux de l’Orient où les Portugais avaient des établissements, les côtes de Malabar et de Coromandel, la presqu’île de Malacca, l’île Banda, les Moluques, ils ajoutaient qu’il y avait dans l’Inde grand nombre d’autres lieux où il était facile d’ouvrir un commerce de nature à devenir très favorable à l’Angleterre. Cette démarche demeura sans résultat.

Les Hollandais, plus hardis, faisaient alors des pas plus décisifs que les Anglais vers l’Orient. La Hollande pendant que Lisbonne avait à elle seule le commerce de l’Inde avec l’Occident, faisait de son côté celui de Lisbonne avec le reste de l’Europe. Phi-