Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/91

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qu’elle avait à soutenir contre toutes les autres.

L’exemple des Hollandais excita l’émulation de l’Angleterre ; en 1599, une association fut formée à Londres pour l’exploitation du commerce de l’Orient. Le capital social fut fixé à 80,133 livres sterling divisé en 100 actions ; les souscriptions purent varier entre ces deux limites : de 100 à 3,000 livres. Un comité de quinze personnes fut chargé de l’administration des affaires de la Compagnie. Ce comité sollicita de la reine une charte et des privilèges ; il demandait encore l’autorisation d’expédier trois vaisseaux pour les mers de l’Inde. La reine accorda d’abord cette autorisation ; mais comme le gouvernement s’occupait alors de la négociation d’un traité avec l’Espagne, il conseilla de différer le départ de l’expédition. Les souscripteurs impatients présentèrent un nouveau mémoire ; énumérant tous les lieux où les Portugais avaient des établissements, ils prétendaient que les autres nations avaient le droit de s’établir ailleurs sans donner le moindre sujet de plainte à la couronne d’Espagne. Le ministère différa quelque temps encore à se prononcer. La reine Elisabeth ne prenait pas moins un vif intérêt aux voyages tentés au-delà du cap de Bonne-Espérance ; elle chargea à diverses reprises des voyageurs de lettres de crédit pour les princes dans les États desquels ils comptaient aborder. Une de ses lettres fut remise, en 1583, à deux marchands anglais, John Newberry et Ralph Fitcht ; une autre, en 1596, à deux autres mar-