Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/134

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livrer la place. « Vous autres Européens, dit-il, vous n’avez aucun intérêt à posséder ce fort, dans le cœur même de l’Indostan. Si vous le faites occuper par vos troupes, vous affaiblissez votre armée ; si vous le rendez à Salabut-Jung, ses ennemis ne tarderont pas à s’en emparer. Faites mieux que cela, donnez-le-moi ; la confusion de la cour du subahdar, la situation de vos provinces septentrionales, vos guerres avec les Anglais me fourniront de nombreuses occasions de vous prouver ma reconnaissance. » Bussy ne se laissa point convaincre par l’éloquence du Mahratte ; il conserva Doltabad comme une retraite où le subahdar pût être toujours à même de se réfugier au milieu des hasards malheureux de la guerre.

Nizam-Ali espéra profiter du refus de Bussy pour se concilier Balajee-Row ; il lui promit Doltabad à condition que ce dernier consentirait à appuyer ses propres prétentions. Mais le Mahratte ne prêta point l’oreille à la proposition. Pendant ce temps, Bussy dans le but d’achever d’ôter à Nizam-Ali tout pouvoir réel, tout en conservant les égards dus à son rang et à sa naissance, lui fit conférer par le nabob le gouvernement d’Hyderabad, poste fort honorifique, d’ailleurs sans importance. Nizam-Ali reçut cette investiture avec de grandes démonstrations de joie et fit ses préparatifs pour en aller prendre possession. Le jour de son départ, il tint son durbar, C’est-à-dire donna une audience publique ; Hyder-Jung, cet agent de Bussy dont les