Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/175

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temps les déserteurs du corps d’Issoof s’étaient réfugiés sous le canon de Chinglaput ; les deux chefs s’y rendirent pour les engager à reprendre de nouveau du service ; et Preston ayant réussi auprès d’un grand nombre d’entre eux, les envoya piller le district des environs de Conjeveram. Ne doutant pas qu’il ne les eût de nouveau gagnés à ses intérêts par ce butin, il se mit on marche pour Madras à leur tête ; mais tout-à-coup s’en vit abandonné encore une fois. Irrité, plein de dépit, ne voulant plus s’exposer à de nouvelles désertions, Preston résolut de ne plus employer ces soldats ; quand bien même ils reviendraient s’offrir d’eux-mêmes ; ne pouvant d’ailleurs se passer de cavalerie en face d’un ennemi qui en était abondamment pourvu, il se dirigea sur Arcot pour tâcher de s’en procurer. Plusieurs corps de cavaliers mercenaires campaient en effet, en ce moment, dans les environs de cette ville en attendant des offres de service de l’une ou l’autre des parties belligérantes. Pigot ayant reçu ces nouvelles le 16, eut grand soin de la cacher à la garnison, chez qui elle aurait pu jeter quelque inquiétude.

Le 17, deux vaisseaux arrivèrent de Pondichéry, chargés de poudre, de bombes et de boulets, Le feu des assiégeants se ranima considérablement ; plusieurs ouvrages du fort furent presque ruinés. En revanche, les choses prenaient ailleurs une tournure favorable pour les assiégés. L’amiral Pocok était arrivé le 10 décembre à Bombay, avait