Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans la rade de Masulipatam. Le soir, ils envoyèrent des lettres au commandant du fort pour lui demander des instructions ; ne recevant aucune réponse, ils soupçonnèrent ce qui s’était passé et remirent à la voile. Le subahdar, qui dès lors n’espérait plus s’emparer de Masulipatam, montra le désir d’entrer en négociations avec Forde ; ce dernier, sans hésiter et sans perdre de temps, fut aussitôt le trouver dans son camp. Un autre motif avait encore disposé le subahdar en faveur des Anglais. La nouvelle du meurtre du dewan et de la fuite de Nizam-Ali était parvenue au Bengale. Clive comprit que les Français et Nizam-Ali devaient être désormais ennemis irréconciliables. Il écrivit à ce dernier, et lui demanda de s’allier à lui pour chasser les Français des provinces qu’ils avaient usurpées dans le Deccan. Cette lettre avait été expédiée à Nizam-Ali par l’intermédiaire de Forde. Or, à peine le subahdar était-il entré en campagne que de son côté Nizam-Ali avait marché sur Hyderabad. Salabut-Jung, en recevant cette nouvelle, se décida à retourner sur ses pas en toute diligence et à se faire accompagner d’un corps de troupes anglaises ; en ce moment il préférait l’emploi d’un corps auxiliaire anglais à celui d’un corps français ; il craignait de trouver ceux-ci opposés à une réconciliation entre lui et son frère, que sa propre timidité lui faisait désirer. En conséquence, un traité fut conclu entre Salabut-Jung et le colonel Forde. Le subahdar s’engageait, 1° à céder aux An-