Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/25

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L’imagination préoccupée des immenses richesses dont les indigènes se plaisaient à remplir Calcutta, il ne se sentait pas d’impatience de les posséder, de les toucher de sa propre main. Après sept jours de marche il arrive au Hoogley, et passe ce fleuve. Déjà il avait invité les Français et les Hollandais à se joindre à lui pour l’aider à prendre Calcutta ; se trouvant dans leur voisinage, il renouvelle cette sommation, mais sans succès : ceux-ci allèguent les traités qui les unissaient aux Anglais. Enfin le 16 juin, Suraja-Dowlah se montre à la vue de Calcutta, où il était attendu dans une extrême anxiété. Les soldats prennent les armes, et se rendent à leur poste ; les femmes des Européens, les Portugais de la colonie, appelés aussi chrétiens noirs, se réfugient en toute hâte dans le fort, ou l’on eut l’imprudence de les entasser au nombre de 2,000. À midi, l’avant-garde du nabob fit une tentative pour passer le fossé creusé après l’invasion des Mahrattes. À cet endroit se trouvait une redoute destinée à protéger le fleuve, défendue par 50 hommes et 2 pièces de canon. Les troupes du nabob la canonnèrent sans interruption depuis le milieu du jour jusqu’au commencement de la nuit ; alors le feu cessa ; c’est l’usage invariable des Indous de se livrer au sommeil pendant la nuit, fût-ce dans les moments les plus critiques de leurs guerres, Le commandant de la redoute, homme de tête et d’expérience, profite de cette incurie pour faire une sortie ; il surprend l’ennemi, encloue ses canons,