Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/291

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trône Jewan-Bukht, fils de Alee-Gohur, et lui donnèrent pour visir Suja-Dowlah, nabob d’Oude. Comme la Jumma continuait à n’être pas guéable, le Bhow prit ses cantonnements à Delhi. La disette de vivres et le manque d’argent se firent bientôt sentir parmi les Mahrattes. Ahmed-Shah-Abdallah, cantonné sur les bords de la Jumma, entra en négociations avec eux, dans le but de leur cacher ses véritables desseins ; mais ayant découvert un gué, il passa tout-à-coup la rivière. Une affaire eut lieu entre les avant-gardes des deux armées, où chacune d’elles s’attribua la victoire. Les Mahrattes, pleins d’ardeur, voulaient attaquer dès le lendemain ; toutefois un avis plus prudent prévalut parmi les chefs, encore effrayés de leurs dernières défaites.

Le Bhow s’établit dans la plaine, auprès du village de Panniput, où il se fortifia avec soin ; un rempart garni de canons et un fossé de 50 pieds de large, sur 12 de profondeur, entourait à la fois son camp et le village de Panniput. De son côté, Ahmed-Shah prit à quelque distance une position qu’il fortifia avec des abatis d’arbres. L’armée d’Ahmet-Shah consistait en 42,000 hommes de cavalerie, 38,000 d’infanterie, et environ 70 pièces de canon, de troupes régulières ; les troupes irrégulières pouvaient se monter, à peu de chose près, au même nombre. Les Mahrattes comptaient 55,000 hommes de cavalerie, 15,000 d’infanterie et 200 pièces de canon ; leurs troupes irrégulières