Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/299

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fier et ses courtisans n’avaient jamais renoncé, en effet, au projet d’éloigner Ramnarain de son gouvernement versement et de le dépouiller. La marche du Shah-Zada sur Patna pouvait devenir pour Ramnarain une forte tentation de se détacher du gouvernement de Meer-Jaffier. Les circonstances devenaient donc menaçantes ; le pouvoir anglais n’avait pas encore eu le temps de pousser de bien profondes racines dans le Bengale. Clive comprit qu’il fallait encore une fois de l’audace et de la résolution. Dès qu’il apprit la tentative faite sur Patna, il s’empressa de faire donner à Jaffier l’assurance d’un prompt secours ; quelques jours après il lui écrivait : « Je ne pense pas que vous deviez songer à aucun terme d’accommodement avec le Shah-Zada, mais, au contraire, prendre les mesures nécessaires pour défendre votre capitale jusqu’à la dernière extrémité. Lundi, dernier jour du mois, j’entrerai en campagne, et serai prêt à marcher à votre secours si vous en avez besoin. Demeurez persuadé que les Anglais sont de fermes et loyaux amis, qui n’abandonnent jamais une cause qu’ils ont une fois embrassée. » En même temps Clive s’efforçait de raffermir la fidélité chancelante de Ramnarain, en lui faisant donner l’assurance qu’il le défendrait au besoin contre les mauvais desseins de Meer-Jaffier. Quant à ce dernier, ce n’était pas à combattre qu’il songeait, mais bien à acheter la paix. Clive eut quelque peine à le dissuader de ce parti : « Cette conduite, lui écrivait-il, n’aboutira qu’à donner au fils de l’em-