Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/311

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berté d’attirer votre attention sur ce chapitre. Pensez-vous que l’exécution de ce dessein et d’autres desseins plus grands encore soit digne d’être conduite par la main du gouvernement ? Je me flatte d’avoir établi clairement à vos yeux que la possession absolue de ces riches contrées n’entraînerait que peu ou point de difficultés, et cela avec le consentement du grand Mogol lui-même, à la seule condition de lui payer moins d’un cinquième de ce qu’elles rapportent. Maintenant je vous laisse à juger si un revenu annuel de plus de 2 millions de livres sterling, joint à la possession de trois grandes provinces abondantes en tout ce que l’art et la nature peuvent produire de plus précieux, est un objet qui mérite l’attention publique ; je vous laisse à juger s’il vaut la peine que la nation prenne les mesures convenables pour s’assurer une telle acquisition : acquisition qui sous votre gouvernement, je veux dire sous le gouvernement d’un ministre capable et désintéressé, peut devenir la source d’une immense richesse pour le royaume ; enfin qui peut être en partie employée à diminuer ce fardeau pesant de la dette publique sous lequel nous gémissons aujourd’hui. Ajoutez à ces avantages l’influence que nous acquerrons par là sur toutes les nations européennes qui font ici le commerce, et qui ne pourront plus le continuer que sous notre bon plaisir et dans les limites que nous trouverons convenable de leur imposer. Il est encore digne de considération que ce projet peut être accompli sans