Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/337

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des directeurs y avait donné son assentiment ; mais le manque d’argent contraignit bientôt le gouvernement à abandonner tout ce plan de conduite.

Le manque d’argent était la grande difficulté du moment. Meer-Caussim, à force d’exactions, était bien parvenu à subvenir aux premières nécessités de son gouvernement ; il avait fait rendre gorge à une partie de ceux qui s’étaient enrichis sous le règne de son prédécesseur. Mais ces ressources ne tardèrent pas à être insuffisantes ; alors il convoita les riches dépouilles de Ramnarain et médita sa perte. Mais ce dernier, en échange de ses nombreux services, avait reçu des Anglais des assurances de protection, ce qui obligeait le nabob à agir avec prudence et lenteur. L’agent anglais à Patna avait ordre de protéger le rajah contre toute entreprise hostile. Meer-Caussim commença par demander à Ramnarain le règlement des comptes arriérés de son gouvernement. Vansittart et ses partisans étaient naturellement enclins à considérer avec des yeux favorables les actes de Meer-Gaussim ; et, en revanche, le parti de l’opposition dans le conseil, et qui n’avait pas participé à son élévation, était dans des dispositions contraires. Toutefois, il ne paraît pas que le gouverneur ait trempé dans la préméditation de mesures violentes contre Ramnarain ; mais à toutes les demandes d’argent de la présidence, demandes rendues nécessaires par les besoins du service, le nabob n’avait que cette réponse : « Les arrérages de Ramnarain sont le seul fonds dont je puisse disposer. »