Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/362

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l’ennemi se mettre en mouvement et marcher vers les Anglais en ordre de bataille ; sur les neuf heures, le feu s’engagea des deux côtés avec vivacité. À la tête des Cipayes, reconnaissables au bon ordre qu’ils conservaient et à la régularité de leurs manœuvres ; Sumroo chargea plusieurs fois les Anglais ; les troupes du visir et de l’empereur, avec moins d’ordre, ne montrèrent pas moins de résolution ; l’attaque n’en vint pas moins échouer, comme toujours, contre le sang-froid et la fermeté anglaise. Après plusieurs tentatives toujours infructueuses, l’ennemi se retira lentement et sans désordre. Profitant de ce moment, le major Munro ploie sa ligne en colonne, et poursuit le visir et Meer-Caussim naguère assaillants : dans leur retraite, ceux-ci font sauter plusieurs magasins ou dépôts de poudre. Le major continue à les suivre de fort près ; mais ils le devancent pourtant de quelques minutes à un pont de bateaux sur une rivière profonde et rapide, à deux milles du champ de bataille. Sumroo détruisit le pont après l’avoir passé, ce qui permit aux troupes de Suja-Dowlah d’échapper aux Anglais. La bataille avait duré depuis neuf heures jusqu’à midi, avec des chances incertaines. Suja-Dowlah laissa 6,000 hommes sur le champ de bataille, et sa défaite fut un coup dont il ne se releva jamais. C’était le seul chef mogol dont les forces fussent encore considérables, et dont la puissance fût demeurée jusque là solidement établie. L’empereur passa de la tutelle du visir