Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/365

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fier ; toutefois, comme après la campagne les finances de la Compagnie se trouvaient totalement épuisées, ce fut à lui que le conseil s’adressa pour se procurer de nouvelles ressources. Celui-ci consentit à payer, en outre des engagements déjà contractés, 5 lacs de roupies par mois pour les dépenses courantes de la guerre. Les compensations pour les pertes n’ayant pas reçu d’évaluation définitive, furent poussées à des sommes énormes. À la conclusion du traité, elles avaient été fixées, sur la demande du nabob d’avoir une évaluation positive de la dette qu’il contractait, à 10 lacs ; peu après, cette évaluation fut portée à 20 lacs, puis à 30, puis à 40, enfin à 53 lacs de roupies. Cependant le revenu des trois districts cédés à la Compagnie, et le paiement mensuel pour les frais de la guerre, constituaient déjà au profit de la Compagnie la moitié, si ce n’est plus, des anciens revenus du nabob ; c’est Clive qui le dit lui-même : « Mais ce n’est pas tout, continue Clive : il semblait avoir la faculté de toucher pour son compte l’autre moitié ; cependant, au fond, il n’était autre chose pour cette autre moitié qu’un banquier sur lequel tout employé de la Compagnie pouvait tirer (par le moyen d’indemnités pour pertes ou de présents) tout autant et tout aussi souvent que cela lui plaisait[1]. » À toutes ces causes de ruine venait s’ajouter la

  1. Discours de Clive devant la Chambre des Communes, 30 mars 1772. Mill. t III.