Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/441

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

excuses sur leur conduite. Pendant ce temps, le départ de la moitié des officiers mécontents avait aussi permis de rétablir quelque tranquillité dans le camp. Clive se mit en route pour Monghir. Quelques officiers dévoués l’avaient précédé, s’efforçant de faire sentir aux mutins l’énormité de leur conduite, leur reprochant leur ingratitude à l’égard d’un homme qui avait fait à l’armée un don de 60,000 livres sterling. Les officiers répondent que sir Robert Fletcher ne leur a jamais fait connaître ce bienfait de Clive. Ils se prétendent dans l’impossibilité de se rétracter. Ils ajoutent que sir Robert Fletcher est lui-même, jusqu’à un certain point, l’auteur et l’instigateur de leur plan de résistance ; qu’en tous cas il l’a connu dans l’origine. Le 13 mai, les soldats européens, jusque là paisibles spectateurs de toutes ces scènes, prennent les armes à Monghir et se montrent disposés la soutenir leurs officiers ; à la tête des Cipayes, le major Smith parvient à rétablir l’ordre, mais non sans difficulté. Cependant les soldats s’étonnent de voir sir Robert Fletcher leur enjoindre d’obéir : selon eux, le bruit a couru dans leurs rangs que lui-même devait les diriger dans leur révolte pour le double batta. Clive, arrivé à Monghir, s’étonne et s’indigne de la conduite de Flechter ; toutefois il dissimule l’impression qu’il en reçoit. Ayant fait réunir les soldats, il les harangue, leur peint sous des couleurs odieuses, déshonorantes, la conduite de leurs officiers ; il les exhorte à l’obéissance,