Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/457

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Bettee promettait une grande augmentation de commerce pour l’avenir, et tous ces avantages étaient détruits par l’invasion actuelle ; d’ailleurs le succès de l’expédition paraissait immanquable, dernier point sur lequel les prévisions du comité furent trompées. L’entrée du Népaul entouré de montagnes élevées n’était possible que par un petit nombre de défilés étroits et dangereux. Les Anglais éprouvèrent de nombreuses difficultés dès le commencement de leur marche : le commandant de l’expédition se trouva trop faible pour hasarder l’entreprise ; il rétrograda, et demanda des renforts. La présidence fut violemment irritée de ce mauvais succès ; mais, obligée d’envoyer en ce moment au secours de Madras tout ce qui lui restait de troupes disponibles, elle prit le parti de rappeler immédiatement le détachement destiné à agir contre le Népaul. En ce moment, Madras se trouvait effectivement engagé dans une guerre dangereuse avec Hyder-Ali, adversaire déjà redoutable qui devait le devenir davantage encore.

Après le départ de Bussy, Nizam-Ali n’avait pas tardé à se ressaisir d’un pouvoir dont il lui était facile de se servir pour détrôner son frère. Habitué depuis long-temps à mettre sa force et sa confiance dans les Français, ce dernier s’était cru perdu du moment qu’il les avait vus s’éloigner. Il descendit effectivement du trône peu de jours après leur départ, pour entrer dans la prison qui lui était ouverte par la clémence de son frère, mais où le suivit la