Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/496

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dait de l’autre côté du fleuve. Nujeef-Khan et les Mahrattes le poursuivirent vivement ; à peine Zabita-Khan les devança-t-il de quelques heures à Pattigur, où se trouvaient ses trésors et ses femmes, qui tombèrent dans les mains de l’ennemi. Lui-même se vit peu après contraint de venir chercher un refuge, à la tête d’un petit nombre de soldats fidèles, dans le camp de Suja-Dowlah. Les provinces de sa domination, qui florissaient depuis long-temps, protégées par une sage et vigoureuse administration, tombèrent entre les mains de l’ennemi, riche proie, surtout pour les Mahrattes, qui se firent la part du lion.

Les Rohillas se trouvèrent alors dans une alarmante situation. La plus grande et la meilleure partie de ces soldats de fortune, dont abondaient alors les armées du grand Mogol, appartenaient, comme on sait, aux diverses tribus des Afghans. La portion de ce peuple qui prit le nom de Rohillas avait continué à fournir fréquemment des corps de troupes auxiliaires aux armées impériales. Plusieurs de leurs chefs, qui s’étaient distingués dans ce service, en avaient été récompensés par des jaghires situés entre le Gange et les montagnes d’au-delà le territoire du subahdar d’Oude. Dans le désordre et la confusion produits par la décadence de l’empire, ces chefs s’étaient rendus indépendants dans leurs possessions respectives, mais s’étaient liés entre eux par une espèce de pacte fédéral. Ils avaient conservé fidèlement les mœurs, les coutumes, les manières de