Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/501

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moment, le malheureux Shah-Alaum ne fut plus qu’un prisonnier couronné. Les Mahrattes commencèrent par en extorquer une donation des provinces de Corah et d’Allahahad, donation qui alarma singulièrement le visir et les Rohillas qu’il s’était engagé a protéger, car ceux-ci se trouvaient dès lors à la merci de ces terribles ennemis. Zabita-Khan s’était déjà remis entre leurs mains ; il était à craindre que d’autres chefs ne suivissent cet exemple. Les Mahrattes, promettant de ne se permettre aucun dégât, aucune dévastation, de ne point opprimer les cultivateurs, demanderont qu’il leur fût permis de traverser le Rohilcund pour se rendre dans les États du visir. Le visir fit tous ses efforts pour prévenir entre les Mahrattes et les Rohillas cet arrangement : à la tête de son armée, il alla prendre position sur la frontière, dans le voisinage du Rohilcund. Il essaya de tous les moyens pour persuader aux Rohillas de s’opposer au passage des Mahrattes ; il leur fit les promesses les plus réitérés qu’il saurait empêcher leur sécurité d’être troublée, soit dans le présent, soit dans l’avenir ; il alla jusqu’à leur promettre la remise des 40 lacs de roupies qui lui étaient dus. Les Rohillas n’avaient pas grande confiance dans la parole du nabob ; mais craignant au-dessus de tout les Mahrattes, ils évitèrent soigneusement tout arrangement avec ces derniers, et joignirent leurs troupes à celles des Anglais et du nabob-visir.

Lors de la nomination de sir John Lindsay au