Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/76

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eunuque son confident habituel et sa concubine favorite. Il portait une cassette contenant des diamants et des bijoux. À quelques pas un canot attendait les fugitifs ; il s’embarquèrent et firent ramer vers le nord. Meer-Jaffier étant entré dans Muxadavad peu de moments après cette évasion, dépêcha aussitôt des soldats dans tous les sens à leur poursuite. Le lendemain 26, les troupes anglaises étaient à Daudpore. Clive envoya vers Meer-Jaffier deux députés anglais, Watts et Walsh, accompagnés de 100 Cipayes. Leur arrivée, la visite qu’ils firent à ce dernier, désignèrent aux habitants le nabob futur. Jaffier, qui jusque là avait hésité, encouragé par la présence et les exhortations des Anglais, se décida, et dans le courant de la journée se fit proclamer.

Clive, prévenu qu’un complot des partisans de l’ancien nabob existait contre sa personne, resta quelques jours à Cossimbuzar. Le 29, il fit son entrée à Muxadavab, accompagné de 200 Européens et 300 Cipayes. Il se dirigea aussitôt vers le palais du nabob ; Meer-Jaffier l’attendait ayant à ses côtés les grands de la cour, au même rang qu’ils occupaient devant Suraja-Dowlah. Le trône s’élevait à l’une des extrémités de la salle. Jaffier, à l’arrivée de Clive, qu’il alla recevoir à la porte de la salle, affectait de s’éloigner du trône. Clive, le prenant par la main, en monta les degrés avec lui, le contraignit d’y prendre place, et lui prêta hommage comme au nabob du Bengale. Suivant l’usage ordi-