Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/90

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À la nouvelle de l’attaque de Tritchinopoly, la présidence de Madras avait mis en campagne toutes ses forces disponibles. Cependant elle hésitait entre ces deux partis, aller chercher les Français devant Tritchinopoly, ou les rappeler chez eux par une attaque imprévue sur leur propre territoire ; c’est alors qu’elle reçut la nouvelle de l’entrée de Caillaud dans la place. Le Carnatique est semé de petits forts dont la possession est importante en ce qu’elle assure le revenu des districts d’alentour : Anglais et Français avaient donc le même intérêt à s’en emparer. Parmi ces forts, celui de Wandeswah était le plus important ; le gouverneur n’avait payé aucun tribut depuis 1752, il s’était toujours déclaré pour les Français ; enfin, non seulement cette forteresse était un point militaire important, mais sa possession entraînait la jouissance d’un revenu considérable. Le colonel Aldercroon, chargé de l’attaquer, procéda avec vigueur à cette opération qu’il était urgent d’achever avant que les Français n’eussent eu le temps de le secourir. La ville, située au pied du fort, était ouverte, sans défense ; Aldercroon s’en rendit facilement maître ; mais n’ayant point d’artillerie, sachant d’ailleurs que les Français arrivaient en toute hâte, il se vit obligé de renoncer à s’emparer de la citadelle et de se retirer sur Madras ; par une barbarie que les circonstances ne rendaient nullement nécessaire, il mit le feu à la ville. Les Français demeurèrent alors maîtres de la campagne ; ils s’avancèrent jusqu’à