Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/135

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chanceler dans sa résection ; quelques voix parlaient de se rendre. Staunton, décidé à continuer le combat, harangua ses soldats ; il leur peignit les traitements barbares réservés aux prisonniers, les décida à se défendre. Il n’en fut pas besoin ; craignant d’être attaqués à leur tour, les Mahrattes se retirèrent : événement d’autant plus heureux que les Anglais trouvèrent de l’eau dans cette partie du village. Staunton employa la nuit à se préparer à de nouvelles attaques ; mais le lever du soleil lui montra l’armée du peschwah en marche dans la direction de Poonah. L’arrivée du général Smith à Chakun rappelait le peschwah de ce côté. La perte des Mahrattes avait été de 1,700 hommes ; celle des Anglais de 150 hommes tués ou blessés, 12 artilleurs de tués et 8 de blessés sur 20 ; 96 cavaliers tués ou blessés. Demeuré maître du champ de bataille, mais ignorant la situation du corps d’armée de Smith, ne pouvant continuer sa marche sur Poonah, n’ayant plus de munitions, et ne pouvant par conséquent occuper Korcigaum, Staunton prit le parti de retourner à Serroor. Il se mit en route au coucher du soleil, et, après avoir marché toute la nuit, y arriva le lendemain matin ; il fit son entrée tambour battant et enseignes déployées. Un monument, élevé peu de mois après à Korcigaum, honora la mémoire de ceux qui succombèrent dans cette action, une des plus glorieuses des guerres de l’Inde. Le gouverneur-général s’empressa de donner à Staunton le titre de son aide-de-camp hono-