Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/138

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dant ce temps la rive opposée ; il se flattait de lui enlever ainsi tout moyen d’échapper à l’est. La poursuite des Anglais était fort vive. Par une marche très rapide dont Sattara était le point de départ, Bajee-Row trouva néanmoins le moyen de repasser la Salpa-Ghat le 28 ; il exécuta même ce passage sans autre perte que quelques hommes de son arrière-garde restés dans le défilé. Alors après avoir rencontré le détachement du colonel Boles, il prit définitivement sa course à l’est, vers Salapoor : il voulait s’emparer dans cette place des trésors qu’un de ses ministres, qui venait de mourir, y avait, dit-on, entassés. Pour la première fois depuis long-temps, il put faire en ce lieu, et sans être inquiété, une halte de plusieurs jours. Le général Smith avait résolu de s’emparer de Satturah, capitale nominale de l’empire et demeure des anciens rajahs. La place se rendit le jour même où l’armée se présenta devant elle. Elle contenait 25 pièces de canon de différents calibres. La garnison reçut la permission de se retirer avec ses armes ; elle avait à la vérité montré si peu le désir d’en user, qu’il était sans inconvénient de les lui laisser. Toutefois ce fut au nom du rajah, non en celui du gouvernement britannique, que le général Smith en prit possession. Le titre de capitale de l’empire mahratte lui fut solennellement rendu dans une proclamation. Nous avons dit comment le peschwah y avait enfermé les descendants de Sevajee, après les avoir dépouillés du pouvoir. Le moment