Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/162

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à tenir sa famille éloignée de Nagpoor. Toutes ces circonstances ne pouvaient tarder à faire naître dans l’esprit de M. Jenkins des soupçons sur les dispositions d’Apa-Saheb à l’égard des Anglais. Il fit surveiller un certain Gowind-Pundit, un des principaux agents du rajah. Une lettre de ce dernier, qui fut interceptée, contenait le récit d’une conférence entre Gowind-Pundit, Nagoo-Punt et Ramchundur ; or cette lettre renfermait la preuve évidente que la reddition de Mundela avait été empêchée par le ministre. Le résident s’empara de Gowind-Pundit pour l’interroger. Jusque là néanmoins il existait bien des probabilités, et en grand nombre, mais aucune preuve qu’Apa-Saheb eût trempé dans ce complot. Ce dernier ne cessait pourtant pas, d’après les bruits publics, d’adresser au peschwah de nombreuses demandes de secours ; on disait encore que Gunput-Row venait à son aide, Le résident, comprenant l’importance de ce qui se passait, redoubla d’efforts pour pénétrer ce mystère. Il fit saisir deux agents confidentiels envoyés par Ramchundur à Bajee-Row, précisément au moment de leur départ. L’un d’eux, à l’instant même de son arrestation s’empressa de détruire un papier ; on en rassembla les débris, et on put s’assurer que ce papier contenait quelques lignes de la propre main du prince. Le lendemain, Apa-Saheb, apprenant l’arrestation de cet homme, s’empressa de demander avec anxiété si aucun papier n’avait été trouvé. C’était le 14 mars, Gunput-Row était, disait-on,