Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/167

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Bajee-Row hâtait alors autant qu’il le pouvait sa fuite à travers ses propres États, dans la direction de Chanda. Sa marche était marquée par des excès de tout genre et d’abominables cruautés, que peut-être faut-il au reste attribuer aux Pindarries alors réunis à ses troupes. Jusqu’à ce jour en effet, les Mahrattes de Poonah avaient montré beaucoup de modération et une discipline sévère dans leurs différents passages à travers les provinces. Après le 20 février, c’est-à-dire après l’affaire d’Ashtee, le brigadier-général Smith n’avait pas mis beaucoup d’activité à la poursuite du peschwah. Il lui parut plus utile de demeurer auprès du rajah de Sattarah pendant les premiers temps qui suivirent la première investiture de celui-ci. Le peschwah en eut quelques jours de répit. Le général se mit en route vers le nord, à la tête de la brigade d’infanterie légère ; il s’arrêta pour se rafraîchir à Seroor, puis quitta cette place le 10 mars pour reprendre sa poursuite. Apprenant la marche de Bajee-Row à l’est, il se dirigea vers Jalna, avec le projet de combiner un nouveau plan de poursuite avec la division du général Doveton. Ce dernier, prenant comme le plus ancien, le commandement de toutes ces troupes, résolut de marcher lui-même sur Basum, et de là le long des Ghats, dans la province de Berar, aussi loin que Kuriuja. Il se flattait de couper par ce moyen la retraite vers le nord à l’armée mahratte. Il suggéra à Smith l’idée de se mouvoir le long de la Godavery, pour empêcher l’ennemi de la passer.