Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/174

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chés à sa fortune ; la plupart des chefs de quelque importance l’avaient abandonné. Depuis l’affaire de Soonee, Trimbukjee, Ramdeen, Gokla lui demeuraient seuls fidèles. Mais cette désertion de ses sirdars, chacun d’eux avec ses partisans, le servait de quelque manière. Parmi toutes ces troupes qui couraient le pays en tous sens il devenait impossible pour les officiers anglais de discerner celle où se trouvait le peschwah. Ainsi en quittant Omur-Kher le général Doveton suivit d’abord un détachement commandé par un officier de grade inférieur ; ce ne fut qu’au bout de quelques jours qu’il reconnut sa méprise.

Dans tout le cours de cette retraite, le prince sembla d’ailleurs retrouver quelque chose du courage, de la ruse, de l’activité de ses ancêtres. Un officier anglais, constamment employé à sa poursuite, écrivait en ces termes : « Bajee-Row déploie une grande activité. Il interroge les maires, les poteils (maires ou bourgmestres) de tous les villages. Il s’informe avec le plus grand détail de toutes les routes ; mais ne suit jamais celles qui ont paru l’occuper davantage. Il est rare qu’il ne parvienne pas à nous tromper. Ses mouvements, depuis qu’il a quitté Kopergaum, la ruse qu’il emploie de disperser des corps sur différentes routes, après leur avoir indiqué un même rendez-vous, ont été des coups de maître. Pas une âme dans son camp ne connaît la direction qu’il suivra dans sa marche, jusqu’à ce que lui-même soit en mouve-