Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/18

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térêts à Brodera. Le peschwah continuait à refuser toute concession ; toutefois, il laissait voir certaine velléité de renouer une nouvelle négociation sans l’intermédiaire du gouvernement britannique. Le résident anglais le somma d’abandonner toute poursuite directe dans ses prétentions sur Guickwar ; à cette seule condition il consentirait, disait-il, à employer en sa faveur l’influence britannique. Dès ce moment, le peschwah, jusqu’alors ennemi de Shastree, changea de manière à son égard. Il essaya de le gagner à ses intérêts ; il alla jusqu’à offrir sa fille au fils aîné de ce dernier. La négociation continua sans l’intervention du résident britannique sur cette base nouvelle, la cession par Guickwar d’un territoire d’un revenu de 7 lacs de roupies.

Dans le mois de mai 1815, le peschwah forma le projet d’accomplir un certain nombre de pèlerinages. Le premier eut lieu à Nassick, auprès de la source de la Godavery. Les négociations pour le mariage dont nous venons de parler étaient alors tellement avancées, qu’il y conduisit sa famille. Des préparatifs furent même commencés pour la célébration, en cet endroit, de l’union projetée. La cession territoriale en question rencontrait à la cour de Guickwar une répugnance invincible, a laquelle Shastree ne s’attendait nullement. Se flattant de la surmonter à la longue, il n’en parla pas, mais entra, vis-à-vis le peschwah, dans un système d’évasion ayant pour but de gagner du temps. La même raison lui faisait différer de jour