Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/196

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le fort du Chunar près Benarès. Des bords de la Nerbudda, le peschwah s’achemina avec une suite de 600 chevaux et 200 fantassins, sur Bithoor, lieu désigné pour sa résidence ; un officier anglais demeurait auprès de lui, avec la mission de veiller sur sa conduite : aucune autre gêne personnelle ne lui fut imposée. La somme annuelle qui lui fut accordée, suffisante pour tenir un état de prince, ne l’était pas assez pour servir à des desseins politiques. Il passa son temps à faire des pèlerinages aux lieux de dévotion célèbres de son voisinage. Il renonça de bonne grâce à toute ambition ; ses sujets se virent déliés de tout devoir d’obéissance. Les chefs qui l’avaient servi le plus fidèlement cessèrent de rattacher à lui leurs espérances et leurs intérêts. On peut dire avec sir John Malcolm, et en toute vérité : « Bajee-Row a détendu un arc qu’il ne serait plus en son pouvoir de bander de nouveau. »

Les Mahrattes, dont le rôle vient de finir, furent sans contredit, par leur puissance, un des épisodes les plus singuliers de l’histoire de l’Inde à cette époque. De race brahminique comme le reste des Indous, ils en diffèrent par plusieurs traits saillants de leurs mœurs et de leur caractère. Il se fit chez eux un certain mélange des anciennes mœurs, des anciennes institutions indoues, et de mœurs et d’institutions nouvelles. Le peschwah et les principaux officiers qui s’établirent au midi de la Taptee, étaient brahmes ; les chefs ou Bhonslahs de Nag-