Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/200

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tête et de cœur. L’esprit mahratte subsistait encore dans toute sa force, il devait survivre au reste à la mort politique de la confédération mahratte. Brisés sous la main de Hastings, mais non anéantis, ces débris de l’empire n’en conservent pas moins une sorte de vie qui leur est propre. Ce sont des substances de même nature, qui doivent conserver, qui conservent effectivement encore aujourd’hui une grande tendance à se réunir.

Le jour viendra peut-être où les Mahrattes reparaîtront sur la scène de l’histoire. En l’attendant, l’ancienne dynastie, les descendants de Sevajee, sortait, grâce aux Anglais, de l’espèce de prison où les peschwah la retenaient depuis si long-temps. Après la prise de Satarah, le rajah qui représentait cette dynastie, retenue dans une étroite réclusion, fut replacé solennellement sur le trône ; en même temps le capitaine Grant, de l’établissement de Bombay, lui fut laissé pour l’assister de ses conseils. Le rajah, un fort jeune homme, avait avec lui sa mère et deux sœurs. Il paraissait dénué d’éducation, d’une humeur fort paisible, étranger à toute ambition ; il montra peu de connaissance du monde, et une ignorance complète de l’histoire nationale. La mère parut, au contraire, pleine d’ambition ; elle laissa voir tout d’abord les plus hautes prétentions ; elle pensait que la famille allait être rétablie sur le pied où elle s’était jadis trouvée au sein de sa plus grande prospérité. Il va sans dire que ce n’était pas précisément pour cela qu’on