Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/235

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l’influence anglaise. Quant aux moyens qui réalisèrent ce système de domination, ils sont au fond à peu près les mêmes partout. Une famille souveraine est revêtue d’une autorité nominale ; mais à côté d’elle, un officier anglais, sous le titre de résident, exerce en réalité toute l’autorité, ne rendant compte de ses actes qu’à son gouvernement, ayant d’ailleurs la plus grande latitude. Un corps militaire recruté parmi les indigènes, mais commandé par des officiers européens, se trouve sous ses ordres. Le prince placé sur le trône est-il décidément incapable, plusieurs moyens d’y remédier se présentent au gouverneur-général : ou il le dépose, et le fait remplacer par quelque rival, qui ne manque jamais de se rencontrer, par quelque prétendant dont le droit au trône est égal ou à peu près égal au sien (rivalité inévitable en raison des révolutions fréquentes des derniers temps) ; ou bien il le place sous la tutelle d’une administration indigène ou bien encore il fait administrer ses États en son nom par des officiers anglais : dernier terme auquel doit aboutir évidemment toute intervention des Européens dans les gouvernements indigènes, mais qu’il n’est pas d’une bonne politique de hâter. Ces soins pour ainsi dire intérieurs ne sont pas les seuls du gouvernement britannique, il est encore l’arbitre, le juge suprême de toutes les contestations internationales ; il remplace le grand Mogol aux plus beaux jours de sa toute-puissance.