Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/262

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de se tenir. Porté par le vent et la marée contre un navire, ce radeau s’étendait de droite et de gauche de façon à l’entourer, à l’étreindre, pour ainsi dire ; alors des pièces d’artifice, des matières inflammables, dont il était garni, prenaient feu ; il s’embrasait et menaçait de consumer sa proie. Pas un jour ne se passait où la flotte n’eût à lutter contre ce péril. La plupart de ces radeaux avaient été construits et lancés à Kemundine. La rivière faisant par bonheur un coude au-dessous de ce dernier lieu, au-dessus de la station de la flotte, en arrêtait le plus grand nombre au passage. Sans cette circonstance, pas un seul des navires anglais n’en eût probablement échappé.

Dans le voisinage de la pagode se trouvait une petite éminence couronnée par deux ou trois maisons : c’était un des postes avancés de l’armée, occupé par deux compagnies du 38e régiment et une pièce d’artillerie. De ce lieu, on aperçut, dans la matinée du 27 mai, un petit détachement ennemi composé de 10 à 12 hommes, qui semblait observer ce qui se passait dans les lignes anglaises. Un officier anglais, à la tête d’une vingtaine d’hommes, s’avança vers eux ; les Birmans prirent la fuite et se réfugièrent derrière une palissade placée sur la route et flanquée des deux côtés par une profonde ravine. La palissade fut emportée, mais ses défenseurs s’échappèrent dans les bois au nombre de 60. Sir Archibald Campbell croyant que ce n’était là qu’un poste avancé, se détermina à faire une re-