Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/289

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vinces des Anglais qui sont plus riches et nous offrent une proie plus facile ? J’ai déjà mis en déroute leurs meilleurs soldats ; confiez-moi une armée, et je saurai conquérir leur empire. » Ce projet, qu’il ne cessa de reproduire, fut enfin adopté, et c’est alors qu’il exécuta sur le territoire anglais l’invasion dont nous venons de parler. Il s’était muni de chaînes dorées pour enchaîner le gouverneur-général.

À Rangoon, les Anglais n’étaient point oisifs : le général anglais ne laissait point à l’ennemi le temps de revenir de la première impression de terreur. Il ne cessait de l’attaquer tantôt sur un point, tantôt sur un autre. Les palissades élevées par celui-ci sur la rivière de Dalha et sur la branche de la Panlang qui se jette dans l’Irrawaddy, furent successivement emportées. La perte des Anglais fut presque nulle, les Birmans souffrirent au contraire beaucoup ; ils perdirent en outre plusieurs pièces d’artillerie. Les pluies continuèrent pendant tout le mois de septembre ; les maladies se multiplièrent dans les rangs de l’armée anglaise à un point effrayant. Une fièvre épidémique qui parcourait alors toute l’Inde éclata parmi les troupes ; n’étant dangereuse que dans un petit nombre de cas, elle laissait ceux qu’elle avait attaqués dans un état de faiblesse et de débilité extrême qui les rendait incapables de toute fatigue. L’armée avait des fruits en abondance ; leur usage dégénérant en abus, amenait une dysenterie qui généralement se terminait par la mort du malade. Les Européens, parmi les-