Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/29

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dans la nécessité de solliciter son éloignement de la cour ; mais, pour l’obtenir, les circonstances n’auraient jamais été aussi favorables que celles qui viennent d’être racontées.

La mort de Shastree excita une sensation extraordinaire dans tout le Guzarate. Futty-Singh et ses partisans, tout en regrettant sa mort, se laissèrent pourtant aller assez vite à l’espérance d’en tirer bon parti ; ils se flattèrent que son sang paierait leurs dettes à Poonah. Le parti opposé, celui de Seeta-Ram, se flattait également d’en profiter ; il ne doutait pas d’effectuer facilement, à l’aide du peschwah, une révolution complète dans le gouvernement de Brodera. L’arrangement à l’amiable survenu à Poonah éteignit à la fois ces espérances ou ces prétentions contraires. La question de la compensation à donner à Guickwar pour le meurtre de son ambassadeur ne tarda pas à se présenter. D’abord le peschwah n’en voulut pas entendre parler ; avoir livré l’accusé, c’était prouver, selon lui, sa non-participation au crime ; on ne pouvait donc exiger autre chose. Sur les instances du résident il accorda cependant certains dédommagements à la famille de Shastree, mais sans paraître y avoir été contraint, comme mû par un sentiment de générosité personnelle. Peu à peu la négociation pour l’arrangement des affaires de Poonah et de Guickwar fut renouée au point où elle avait été rompue, comme si le meurtre n’eût pas eu lieu : le peschwah y donnait d’ailleurs peu d’attention. Dès lors il