Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/292

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mesure de tirer parti des circonstances, quelles qu’elles fussent. Les Anglais l’emportaient-ils ; il se flattait d’obtenir d’eux Tavoy, Martaban, ou toute autre portion de territoire à sa convenance, comme récompense de ses dispositions amicales et la promesse des services qu’il leur avait faite ; il se serait en outre trouvé satisfait au fond du cœur de l’abaissement de ses vieux ennemis. La victoire demeurait-elle au contraire aux Birmans ; parvenaient-ils à chasser l’armée d’invasion anglaise, le roi de Siam croyait pouvoir espérer d’être maintenu dans la possession des villes conquises par cette armée dans la province de Tenasserim, soit en les retenant comme un don que lui auraient fait les Anglais, soit en réussissant à s’en emparer à leur évacuation par les Anglais et avant l’arrivée des Birmans. D’ailleurs, quels que fussent les desseins secrets du roi de Siam à l’égard des parties belligérantes, le moment était venu de se mettre en mesure d’agir. En conséquence, il envoya un corps de ses troupes sur la frontière de Martaban, et ce corps dut se mettre en mesure ou d’attaquer Rangoon, ou de se réunir aux Anglais dès l’ouverture de la campagne, en un mot, d’agir suivant les circonstances. Ce mouvement détermina le général anglais à s’emparer de la ville de Martaban dès le 1er octobre : de ce point, une communication directe pouvait être ouverte avec l’armée siamoise, et ses mouvements surveillés.

La ville de Martaban, à cent milles environ à