Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/294

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l’état des choses à Martaban lorsque les Anglais se présentèrent.

Le 13 octobre, un détachement de l’armée anglaise, composé du 41e régiment d’infanterie du roi et du 3e d’infanterie légère de Madras, mit à la voile de Rangoon ; il était commandé par le lieutenant-colonel Godwin. Le calme et les vents contraires retardèrent l’expédition ; au lieu de surprendre l’ennemi comme on s’en était flatté, on le trouva tout-à-fait sur ses gardes. Le gouverneur de Martaban était un vétéran hardi et résolu ; il avait fortifié avec habileté toutes les éminences qui se trouvaient aux environs de la ville. La distance d’une vingtaine de milles qui séparait celle-ci de là côte était en outre semée d’obstacles difficiles à surmonter : des forêts, des marais, une plaine de riz, encore couverte de l’inondation amenée par la mousson, rendaient le chemin de terre impraticable ; un banc de sable rendait en même temps la navigation fort difficile sur toute cette côte ; on ne pouvait en approcher sans danger. Ce dernier moyen fut cependant celui qu’on choisit. À force de persévérance et de travail, les vaisseaux vinrent à bout de s’embosser vis-à-vis et à peu de distance de la ville. Le gouverneur refusa tous les termes de capitulation qui lui furent offerts ; un assaut eut lieu. Le détachement chargé de ce service s’empara de la place, ayant essuyé une perte d’une trentaine d’hommes. Les habitants de Martaban, qui étaient en général Tiliens ou Peguins, c’est-