Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/326

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échouer, comme nous le verrons plus tard, cette seconde partie du projet.

Le 11 février, en conséquence de ces arrangements, la colonne de terre se porta de Rangoon à Mienza, qui en était distante de huit milles. La retraite de Bandoolach laissait le champ tout-à-fait libre aux Anglais. Le 13, le quartier-général joignit le gros de l’armée. La route passait à travers un jungle épais, continuellement intercepté par de nombreux bouquets de pins fort élevés. De Kemundine on aperçut çà et là dans la forêt d’innombrables ouvrages exécutés par les Birmans. Certaines palissades n’avaient pas moins d’un mille de circonférence ; des traces d’éléphants, d’autres signes encore indiquaient la récente présence de l’ennemi en ce lieu, avec d’immenses moyens de guerre ; le campement des Anglais présentait tout au contraire un aspect tout nouveau dans les guerres de l’Inde. Le luxe et même le confort en étaient sévèrement bannis. Les éléphants, les chevaux, la multitude de serviteurs qui d’ordinaire accompagne toute armée dans l’Inde ne s’y montrait nulle part ; à peine apercevait-on çà et là quelque poney ou quelque vache à demi morts de faim, et que leur maître laissait chercher en liberté quelques brins d’herbe. Les officiers de tout grade, même le général, n’avaient pas de tentes ; ils en étaient réduits à se garantir de la pluie et du soleil au moyen de quelques couvertures tendues aux arbres ou fixées sur des piquets. On aurait dit un bivouac