Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/348

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de nation et de costumes divers. Enfin, les cendres de quelques villages, récemment brûlés, qui fumaient encore çà et là dans la plaine, jetaient aussi quelques sombres et mélancoliques teintes sur toute cette grande scène. Dans la soirée, un messager arriva de Prome : c’était un homme d’un certain âge ; il apportait des propositions assez pacifiques de la part des autorités de la ville. Après lui avoir fait la meilleure réception possible, on le fit mettre à table ; le bonhomme trouvant le vin bon, en but un peu trop que de raison pour un diplomate. Aussi oublia-t-il quelque peu son rôle, pour se laisser aller à ses bonnes intentions envers des hôtes qui le traitaient si bien. Se levant de table, il leur dit en parlant de ceux qui l’avaient envoyé : « Croyez-moi, la peur leur a fait perdre la tête, vous en ferez ce que vous voudrez. » Les signataires de la lettre se représentaient comme des conseillers de l’empereur, ayant le pouvoir de conclure un arrangement. La réponse du général exprimait la bonne volonté du gouvernement anglais à conclure la paix ; il ajoutait que, dès l’arrivée de l’armée anglaise à Prome, toute facilité serait donnée à la cour d’Ava pour entrer en négociations.

L’armée, continuant sa marche, atteignit le 24 un village nommé Daringa-Bog. Là, les montagnes voisines de Prome se montrèrent pour la première fois à l’horizon. La flottille mouillait déjà peu de distance de la ville. Après la dispersion de l’armée de Bandoolach à Donoobew, la cour d’Ava regarda