Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des dispositions les plus formidables qu’il fût possible de rencontrer. L’ennemi intimidé par des précédents revers, n’en avait pas moins évacué tous les postes extérieurs et Prome elle même. L’armée, poussant en avant, arriva dans l’intérieur de celle-ci qu’elle trouva tout en flammes ; la moitié de la ville était déjà consumée avant qu’il fût possible de les éteindre. La rapidité de la marche des Anglais avait déjoué tout plan de défense. Les Birmans se retirèrent, brûlant tous les villages qu’ils rencontrèrent sur leur route, ravageant, dévastant tout le pays qu’ils traversèrent.

Les débris de l’armée birmane se rassemblèrent à Melloone ; des ordres du lottoo, ou grand conseil, furent envoyés pour la levée et l’équipement de 30,000 hommes destinés à la renforcer. Mais les temps n’étaient plus où les moindres ordres tombés du trône étaient scrupuleusement obéis. On ne voyait plus les habitants des provinces les plus éloignées du royaume accourir en foule autour de l’étendard national. Alors, les moindres ordres du chef, la seule espérance du pillage ou les récompenses suffisaient pour créer des armées. Mais en ce moment la cour d’Ava ne parvenait à se procurer de soldats qu’à force d’argent, et encore en fort petit nombre. La résolution de l’empereur ne fléchissait d’ailleurs nullement ; il se montrait décidé à rencontrer de nouveau sur le champ de bataille les envahisseurs de son royaume. Aucun sacrifice, aucun danger ne semblait devoir le faire reculer. Tout