Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/357

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quipement de ces troupes ; et ce sont de précieuses occasions pour leur avidité. En général, ils enrôlent le double d’hommes qu’il n’est nécessaire, puis permettent à une moitié de se libérer moyennant finance. Ils mettent, en outre, dans leurs poches la moitié de la somme nécessaire à l’équipement de l’autre moitié.

L’intérêt de ces sortes de fonctionnaires les liant étroitement au chef de l’empire, il n’était pas possible de songer à les en détacher. Mais il existe encore pour l’administration des provinces birmanes, une autre classe de fonctionnaires qui ne manquent pas d’importance : ce sont des chefs civils, nommés Menthogees ; et dont les fonctions consistent à lever les taxes, à mettre à exécution les ordres des vice-rois ou gouverneurs de provinces, à rendre la justice dans un certain nombre de cas déterminés. Ils ne suivent point les armées ; ils remplacent, au contraire, les vice-rois et les autres chefs militaires, quand ceux-ci sont en campagne. Leur tâche alors est de faire parvenir à l’armée tous les secours en hommes, en argent, en approvisionnements, qu’ils réussissent à se procurer. Inférieurs en situation aux vice-rois ou gouverneurs, ils en sont naturellement envieux ; appelés à les remplacer, ils eh saisissent volontiers l’occasion. Aussi, sur les instances des généraux anglais, instruits de ces particularités, ils se laissèrent facilement persuader de reprendre les rênes de l’administration, en l’absence de leurs supérieurs. On les vit donc sortir