Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

également propre à briller sur un champ de bataille et dans le cabinet ; en lui se trouvaient réunis à un degré rare la fermeté, la modération, le jugement et l’activité. Tous ceux qui l’avaient suivi au milieu des scènes agitées de l’Inde professaient pour sa personne le plus entier dévouement. Ce fut une grande perte pour le gouvernement de l’Inde. Tout impassible que doive être sa plume, l’historien lui-même ne saurait voir sans quelque émotion disparaître de la scène les acteurs dont il raconte depuis long-temps la vie et les travaux.

À la fin de l’année 1825, le gouvernement britannique, cédant en cela aux conseils, aux inspirations de sir David, prit la résolution de protéger efficacement le droit du légitime héritier de Bhurtpoor. Il se prépara, en conséquence, au siège de cette ville. À toutes les raisons politiques, tirées des circonstances que nous venons de raconter, il s’en joignait sans doute quelques autres. Les souvenirs de l’échec éprouvé au premier siège n’étaient point encore oubliés. Partout les armes anglaises avaient triomphé ; mais Bhurtpoor n’en demeurait pas moins comme une sorte de vague espérance offerte aux idées de nationalité indoue, de révolte contre l’étranger ; c’était comme un boulevard derrière lequel s’abritaient volontiers tous ces sentiments, toutes ces pensées. Cédant à toutes ces considérations, sir David Metcalfe, successeur d’Ochterlony, fit paraître la proclamation suivante : « Rajah-Runjet-Singh, rajah de Bhurtpoor, à sa mort, a laissé quatre fils :