Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/391

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paix rétablie entre les deux nations ; il exposa ensuite à quelles conditions : c’étaient la cession aux Anglais d’Arracan, Mergey et Tavoy ; la reconnaissance d’Assaam et Munnipoor, comme États indépendants, mais sous la protection des Anglais ; le paiement aux Anglais de 2 crores de roupies, c’est-à-dire 2 millions de livres sterling pour les frais de la guerre. À peine eut-il cessé de parler, que de grandes réclamations s’élevèrent du côté des Birmans. Ils s’avouaient bien les agresseurs, mais objectant que deux petits chefs sans importance étaient les seuls coupables ; que c’était vraiment pitié, que de voir deux nations puissantes s’égorger pour de semblables bagatelles, etc., etc. Ils se montrèrent surtout révoltés de la proposition de céder Arracan ; c’était, selon eux, l’apanage d’un prince de la famille royale ; on ne pouvait l’aliéner de la couronne sans déshonneur. Quant au paiement d’une somme aussi énorme que 2 crores de roupies, ils le déclaraient absolument impossible. Sir Archibald demeura inflexible dans ses exigences. Les Birmans se laissèrent alors aller à des plaintes amères sur l’exigence des Anglais. Dans la guerre des Chinois, toutes choses s’étaient passées, selon eux, bien différemment ; tout s’était terminé à la gloire et à l’avantage des deux grandes nations, sans aucun sacrifice ni exaction d’un côté ou de l’autre. Comme preuve de leur bonne foi, ils offrirent de relâcher les Anglais et les Américains qui se trouvaient prisonniers ; ils offrirent même d’en signer la promesse