Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/400

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élever des retranchements, feignant de se croire au moment d’avoir à repousser une vive attaque de la part de l’ennemi, et d’en être tout effrayé. Sir Archibald fit plus encore : il replia ses avant-postes, fit répandre le bruit de son départ parmi les habitants de la campagne, en simula les préparatifs. Toutes ces ruses de guerre échouèrent devant l’impassibilité du général birman. Il semblait même n’en tenir que plus obstinément à son système de retranchement et de palissades, ne songeant à autre chose qu’à remuer ou creuser de la terre. Le corps d’armée de Maha-Nemiow, demeuré stationnaire à une journée de Prome, employait son temps de la même façon ; il s’occupait de renforcer, de fortifier une position fort bien choisie et qui s’appuyait à la fois à la rivière Nawine, et aux deux villages de Sembikee et de Kaylay. Maha-Nemiow savait tout à la fois se garder exactement et s’entourer d’un grand secret. Les Anglais ne pouvaient se procurer le moindre renseignement sur l’effectif de ses forces, la nature et l’étendue des ouvrages qu’il occupait, encore moins sur ses intentions ultérieures. 8,000 Shaans faisaient partie de ce corps d’armée. Là se trouvaient encore les trois magiciennes dont nous avons déjà parlé, et dont les enchantements devaient charmer les balles anglaises. Elles étaient toutes trois belles, jeunes, de grande naissance. D’après les usages des Shaans, les femmes des chefs jouissent à l’armée d’une autorité égale à celle de leurs maris ; aussi voyait-on