Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/405

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ne chercha même plus à se rallier à la droite. Menacés dans leur retraite par le mouvement de l’infanterie anglaise, ils se dispersèrent promptement et se cachèrent dans les jungles voisins, qui les mirent à l’abri de la poursuite des Anglais ; le soir, ils désertèrent par troupes, cherchant à s’éloigner le plus possible du théâtre de la guerre, fuyant surtout leurs chefs, dans la crainte d’être contraints par eux à rejoindre l’armée. Les Shaans demeurèrent seuls sous les armes ; mais trop inférieurs en force pour renouveler le combat, ils se virent obligés d’opérer leur retraite à travers des marais infects et d’insalubres forêts. Un grand nombre de ceux épargnés par le fer et le feu de l’ennemi succombèrent par la faim, la fatigue et la maladie.

Deux heures de repos furent accordées aux troupes ; sir Archibald Campbell et ses lieutenants employèrent ce temps à tout préparer pour leur mouvement rétrograde. Ce délai expiré, le corps d’armée se remit effectivement en marche, se dirigeant sur le point où la première division avait passé la rivière dans la matinée. Un sentier conduisait de ce lieu à celui occupé par le centre de l’armée ennemie ; sir Archibald était résolu de l’attaquer dès le lendemain au lever du soleil. Il espérait que la nouvelle de l’entière défaite de l’aile gauche n’aurait pas encore été reçue par le kee-woonghee. Le jour était fini depuis long-temps lorsque les troupes atteignirent le lieu ou elles devaient attendre le jour. Pendant la nuit, les événements de la jour-