Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/422

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cèrent toutefois à changer quelque peu de face. Une députation, composée de trois grands fonctionnaires birmans, se rendit chez le général anglais. Après des circonlocutions sans nombre, ceux-ci donnèrent à entendre, à travers le langage le plus ambigu, que quelque accident, quelque circonstance dont ils ignoraient entièrement la nature, avait retardé l’arrivée du traité ratifié ainsi que des prisonniers. Ils déclarèrent en même temps que depuis l’envoi du traité aucune nouvelle ne leur était parvenue de la cour d’Ava. Cette dernière allégation était d’une fausseté manifeste ; Melloone n’avait jamais cessé d’être en communication avec Ava ; les postes anglais, placés sur les bords de la rivière, voyaient chaque jour grand nombre de bateaux allant de l’une à l’autre de ces deux villes. Aussi le général anglais se tint-il dès lors comme assuré de la mauvaise foi des négociateurs birmans. Ces derniers, malgré la ratification, offraient pourtant de solder sur-le-champ un premier terme de la somme stipulée, c’est-à-dire 4 lacs de tickals (le tickal valant un peu plus que la roupie) ; ils offraient en outre des otages comme garantie de l’exécution des autres clauses du traité. Ils demandaient en revanche la retraite de l’armée anglaise sur Prome, jusqu’à l’arrivée de la ratification. Le général anglais repoussa cette proposition. Les Birmans demandèrent alors que l’armée anglaise conservât jusqu’à cette même ratification la position qu’elle occupait alors ; proposition également rejetée. Ils se bornèrent