Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/425

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Memiaboo, après avoir bravement payé de sa personne, ne consentit à se retirer qu’à la dernière extrémité. Il laissa derrière lui une cassette contenant 30 à 40,000 roupies ; on trouva en outre au même endroit le traité signé le 3, et que les commissaires s’étaient engagés à envoyer à la cour d’Ava, preuve évidente de leur mauvaise foi ainsi que de celle de leur gouvernement. Il est toutefois fort difficile de comprendre les motifs qui purent déterminer la cour d’Ava à commencer les négociations sans avoir l’intention de les terminer. Ce n’était pas elle, mais les Anglais qui profitaient du délai à la reprise des hostilités ; c’étaient bien eux qu’il mettait à même de guérir leurs malades, de s’acclimater, de s’approvisionner de vivres, etc. Kolein-Menghi, suivant toute probabilité, était donc d’abord de bonne foi dans son désir de conclure la paix ; ce désir le porta à dépasser ses pouvoirs dans le traité qu’il signa, se flattant de le faire agréer à l’empereur. Mais en apprenant la nature des exigences des Anglais, ce dernier entra en fureur et blessa d’un coup de lance le messager porteur de cette nouvelle, puis envoya à Melloone l’ordre de tenter immédiatement la fortune d’une autre bataille. Le prince Memiaboo, qui se croyait invincible dans sa position de Melloone, poussait lui-même à ce parti.

Le général anglais renvoya, par un messager, au prince Mamiaboo le traité non ratifié tel qu’il s’était trouvé chez lui ; soit qu’il voulût lui donner