Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/429

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cour et l’empereur, revenus à leur fierté première, ne respiraient que guerre et menaces. À cette époque, un homme du nom de Tageah-Soogean, qui avait l’emploi d’attweynwoon, ne désespéra pas du salut de l’empire ; il s’offrit pour marcher sur Pagahammew à la tête de 30,000 hommes, de délivrer l’empire de ces rebelles étrangers, ainsi qu’il était d’usage de signaler les Anglais à la cour d’Ava. L’empereur accepta promptement cette offre ; il concéda le titre de naiwoon-barein, c’est-à-dire roi de l’Enfer, à Tageah-Soogean ; il ordonna de nouvelles levées d’hommes et d’argent. L’empereur s’adressa à la même époque à son puissant voisin l’empereur de la Chine ; mais sa majesté du Milieu déclina toute promesse de secours ; elle se bornait à offrir à la cour d’Ava un refuge dans ses États s’il arrivait que celle-ci se trouvât réduite à cette extrémité. Le roi de l’Enfer, s’occupait pendant tout ce temps de ses préparatifs d’entrée en campagne. Après avoir laissé 8,000 hommes dans les murs de Pagahammew, il alla prendre position à la tête du reste de son armée, auprès de la pagode de Lodagunga ; le terrain d’alentour, semé de vieilles pagodes en ruines, fournissait une foule de postes faciles à fortifier ; il rangea ses troupes en croissant, c’est-à-dire les deux ailes en avant, le centre un peu en arrière, et, ces dispositions prises, attendit l’arrivée des Anglais. Pour la première fois une armée birmane se montrait ainsi disposée à livrer bataille en rase campagne ; il semblait que la fierté de cette race bel-