Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/471

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immenses ; il appela les indigènes en beaucoup plus grand nombre qu’ils ne l’avaient encore été à remplir les fonctions judiciaires ; il délivra la presse d’une partie des entraves qui jusque là avaient enchaîné sa liberté sur le sol de l’Inde ; il transporta à vrai dire cette liberté tout entière à Londres, à Calcutta, quoiqu’il dut être le premier à en souffrir. Obligé de faire des réductions considérables dans les services publics, il ne pouvait manquer d’être le premier objet d’attaques violentes. Sous ce rapport, il faudrait louer l’élévation de son caractère, quand bien même on ne serait pas disposé à croire avec lui aux bienfaits de cette liberté, en d’autres termes, de cette puissance conférée tout-à-coup à des journaux. Par ces côtés, par quelques autres encore le gouvernement de lord William ne manque pas d’analogie avec celui de Warren Hastings. La tâche de ce dernier était d’affermir, d’organiser à l’intérieur l’empire tout nouvellement conquis par Clive ; il avait à en rapprocher, à en lier, à en mettre fortement en contact les parties diverses. C’est quelque chose d’analogue que lord William eut à exécuter ; lui aussi n’eut pas à accroître l’empire, mais seulement à l’asseoir plus solidement sur ses vastes fondements, pour ainsi dire, encore tout humides. C’est contre des difficultés d’intérieur qu’il eut de même à lutter. Les réformes et les économies dont il fut l’instrument jetèrent de même parmi ses subordonnés un mécontentement, un esprit d’hostilité qui ne pouvait manquer de gêner, d’entraver